Point de chute héroïque au champ d'honneur, ni de
trépas glorieux sous la clameur des arènes.
Il a rendu l'âme seul et anonyme dans une ruelle sordide de la ville
basse.
La nuit était éprouvante pour les enfants de la rue. Ce soir
là le froid était plus mordant que d'accoutumée et le
mendiant avait trouvé un coupe vent providentiel dans ce passage
étroit empli d'ordures. Ramassé sur lui même le pauvre
homme se fondait désormais totalement dans ce triste décors.
C'est alors que le conteur vint à lui. Il l'avait probablement
suivi depuis la place aux aumônes et il se tenait à présent
devant lui, silencieux, la main tendue vers lui comme un pont vers un monde plus
chaleureux.
Une ombre se dessinât au bout de la ruelle et la main tendue vint
finalement se poser sur les lèvre du conteur, invitant le l'homme
à rester muet.
Se tournant pour faire face à la silhouette menaçante qui
s'approchait lentement, Llew ramassa ce qu'il jugea rapidement
être la meilleure arme à sa porté.
Le main crispée sur le marteau usé qu'il venait de
récupérer dans un tas de ferraille, il attendit l'assaut, car
les intention de la capuche qui se tenait à quelques pas ne faisaient
plus aucun doute.
La brute s'élança l'arme à la main. Le conteur
plongea, évitant ainsi la pique qui filait droit sur lui.
Se redressant, il assena un violent coup de marteau au genoux du
détrousseur qui s'effondra dans un râle, le jambe
brisée.
Pris dans l'action, Llew ne vit pas l'assassin à la dague
rouillé qui se glissait dans son dos. Le coup porté le
déchira de souffrance. Il n'eut le temps que de se retourner pour
frapper le fourbe à la tempe avant de s'effondrer sur le pavement
pourri.
Paralysé par le froid autant que par l'émotion, le mendiant
n'avait pas bougé d'un poil durant la meurtrière
confrontation. Il ne broncha pas plus lorsque quelques minutes plus tard, deux
hommes de la milice blanche arrivèrent sur les lieux du conflit. Il
arraisonnèrent la capuche à la jambe brisé qui se trainait
lamentablement au sol et firent état d'un mort au crâne
brisé et d'un autre, une dague fichée entre les omoplates.
Témoins invisible de la scène, le pauvre erre se figea un peu plus
alors que la milice quittait la ruelle précipitamment pour laisser place
à trois silhouette dissimulées sous de riches mentaux à
capuche. C'était donc ça des guides ? S'arrêtant
au dessus du cadavre du conteur, la figure la plus imposante du trio pris la
parole.
« C'est donc ici qu'il est tombé ? Voilà un
endroit bien sordide pour trouver la mort. Je comprends mal comment un
prétendant si banal mérite d'accéder au don
suprême, mais que voulez-vous... les voix qui nous guident sont
impénétrables... »
L'individu se pencha est arracha la dague du corps inerte.
« Voici donc le seizième immortel qui foulera à jamais
nos terres. Puisse t-il ne pas sombrer dans la folie qui anime Karqhas le
maudit. Laissez le corps ou il est ! C'est déjà un grand
honneur que de lui offrir le don, nous n'allons pas non plus lui offrir un
lit. Rentrons à présent la tour nord-est est bien plus
hospitalière que ce cloaque puant. »
A l'aube Llew s'éveilla dans une inspiration paniquée.
Que faisait-il à ras le sol ? Avait-il trop forcé sur la bouteille
? Levant sa tête endolorie il croisa la regard livide et ampli de terreur
d'un mendiant dont le froid avait probablement eut raison cette nuit.
Aujourd'hui un Immortel était né, un pauvre homme
était mort... ainsi va la vie.
Ven 18 Déc - 2:07
. Merci de me rappeler ce détail JD. Les sept nuits d'Asaki sont à présent chez nous.