hah...hah...hah... L'Amazone, haletante, s'arrêta pour
reprendre son souffle. Elle avait couru à travers le désert, elle s'était perdue, elle avait
tourné en rond; elle était seule, elle était épuisée, elle avait peur. Mais il y avait urgence,
la plaine était en vue, elle ne devait plus être très loin maintenant. Il fallait qu'elle
prévienne Loki.
Soudain, un bruit de course retentit derrière elle: ils l'avaient rattrapée. Son répit avait
été de courte durée, et la poursuite effrénée allait reprendre. Rassemblant ses forces, elle
se prépara à s'enfuir à nouveau quand une pensée lui traversa l'esprit: si les chiens
infernaux l'avaient rattrapée, alors cela voulait dire que la Valkyrie...L'espace d'un
instant, le sang de l'Amazone se figea dans ses veines. Elle se remémora
les dernières paroles qu'elles avaient échangées:
Valkyrie, tapie derrière un rocher: nous arrivons trop tard, l'Elfe
s'entretient déjà avec le Prince des Ophiophages.
Amazone: observons encore, il n'est pas certain qu'Arioch
accorde son aide aux occidentaux.
Valkyrie: regarde, il lui remet quelque chose, vois-tu ce dont il s'agit?
Amazone: hum, on dirait...une bande dessinée???
Valkyrie: ça y est, ils se séparent...mais, que... la lave monte? Vite, fuyons !
L'amazone était anxieuse, elle devait informer Loki au plus vite: les
Ophiophages allaient rejoindre la bataille. Elle tira sa compagne par la main et pris le pas
de course.
Alors qu'elles se hâtaient de rebrousser chemin, les deux guerrières entendirent des
grognements rauques provenant d'une embrasure de la roche. N'y prêtant pas attention,
elles gravirent quatre à quatre la volée de marches qui les séparaient de la surface. Elles
aperçevaient déjà la lumière du jour, quand une dizaine de chiens
infernaux, bondissant de l'anfractuosité qu'elles venaient de dépasser, engagèrent le
combat. Instantanément, la Valkyrie avait tiré son épée et déjà 2 chiens gisaient à ses
pieds. Les huit chiens restant se jetèrent sur elle en hurlant, la harcelant sans répit et la
mordant de toutes parts. L'Amazone, brandissant sa lance, se tenait prête
à sauter dans la mêlée, quand la Valkyrie intervint:
Valkyrie: NON ! Tu dois absolument faire ton rapport, ces informations sont vitales.
Amazone: mais...
Valkyrie: Pas de discussion, cette fois-ci c'est moi qui décide. Va-t-en, je me
charge de ces quelques cabots, je te rejoins après.
L'amazone avait alors couru sans se retourner, jusqu'à épuisement.
Pourtant, les chiens infernaux l'avaient rejointe; elle savait qu'elle ne
reverrai plus la Valkyrie.
L'amazone hésitait encore, lorsqu'elle aperçue une Harpie
tournoyant dans le ciel. Celle-ci, reconnaissant sa maîtresse, vint se percher sur son
épaule.
Amazone, caressant l'oiseau: qu'est-ce que tu fais là toi? Loki
était inquiet c'est ça? En tout cas, on peut dire que tu tombes à point nommé.
Un sourire amer se dessina sur le visage de la jeune femme, qui laissa un instant
divaguer son regard: le hasard faisait bien les choses...Elle extirpa un morceau de
parchemin de sa ceinture et y griffonna rapidement quelques mots. Elle enroula ensuite
le parchemin autour d'un des pattes de la Harpie .
Amazone, d'une voix douce: Va, envole-toi jusqu'à lui et
transmets-lui mon message.
Puis, tournant le dos au messager qui s'élevait en direction des plaines,
l'Amazone observa la meute qui se rapprochait d'elle inexorablement. Ils
n'étaient plus que trois: sa fière compagne avait fait honneur à son clan. Le visage de
l'Amazone prit un air grave tandis qu'elle saisissait sa lance et apprêtait
son bouclier. Les chiens infernaux surgiraient d'un moment à l'autre en
haut de la dune;
l'heure était venue, pour elle aussi, d'affronter son destin.
.................................................
Arioch: Oh, Xylith, cesse donc de faire le pitre, on se prépare à entrer
en guerre là, faut qu'on ait l'air un minimum crédible.
Xylith: désolé boss, promis je le referais plus. Même, si tu veux, pour
me faire pardonner, je te rapporterai des p'tits elfes à grignoter.
Arioch: mouais, en attendant, rejoins-les rangs et tiens toi tranquille.
Le Prince Arioch soupira: décidément, ses nouvelles recrues étaient pour le moins
turbulentes, il y avait beaucoup de relâchement ces derniers temps. Ca, c'est encore la
faute de Simka se dit-il, elle me les gâte à leur faire la popote; à ce qu'on m'a dit, elle les
laisse même se battre à sa place de temps en temps. Je vais les envoyer un peu chez
Tom, il les fera travailler à la forge de l'enfer, ça leur mettra un peu de plomb dans la
cervelle. Arioch sourit en se disant que Tom prendrait surement cette consigne au sens
propre, mais après tout ce n'était pas plus mal, ça leur ferait les pieds aux jeunes. Et puis
si ça ne suffisait pas, il les ferait surveiller par Mucha, et là, ils rigoleraient moins.
Le Prince était si absorbé par ses pensées qu'il ne s'aperçu pas tout de suite que le
paysage avait changé.
Arioch: Ah les plaines, je n'avais pas mis les pieds ici depuis quelques
temps déjà. Bon, on approche, il nous reste à trouver le champ de bataille. Tiens, quelle
est cette silhouette au loin?
S'approchant, le Prince distingua plus précisément l'individu qui se tenait non loin
d'eux.
L'homme, vêtu d'une longue robe de bure, dissimulait son visage sous une capuche et
serrait précieusement contre son corps ce qui ressemblait à un vieux grimoire.
Visiblement, cette rencontre l'incommodait.
Arioch: Olà voyageur, où vas-tu comme cela? D'un air narquois:
Fuirais-tu le champ de bataille?
L'homme: Je n'ai pas de temps à perdre avec l'Alliance ou les Occidentaux. J'ai une
mission bien plus importante à accomplir.
Arioch: Ah vraiment? En tout cas, tu m'as l'air bien informé. Dis-moi,
où en sont les troupes de l'Alliance, ont-elles réussies à envahir la forêt?
L'homme: ...
Arioch: Serais-tu sourd? Ou bien as-tu si peur que tu en as perdu la
parole? Répond!
L'homme: Ces conflits médiocres ne m'intéressent pas. Je ne fais que traverser ses
terres en direction des monts de givre, et vous êtes sur mon chemin.
Arioch: sur ton chemin hein?
Le Prince soupira: tous les impertinents de la terre s'étaient-ils donné le mot
aujourd'hui? Il sentait l'agacement l'envahir peu à peu, quand il aperçu Hazimel qui lui
souriait du coin de l'oeil. Visiblement, l'homme l'amusait beaucoup. Le Prince compris
soudain ce à quoi songeait son fidèle compagnon et se prit à sourire lui aussi.
Arioch: Et à qui avons-nous l'honneur de barrer le chemin ?
L'homme: Je me nomme Toma, l'Archiviste des vents.
Arioch: Archiviste des Vents, rien que ça? Il fit volte-face, comme
pour le laisser passer, tout en restant au milieu du chemin. Puis, tournant la tête vers le
voyageur, il ajouta: eh bien, archive donc celui-là !
La déflagration fut telle que la plaine se changea instantanément en marais. Lorsque la
fumée se fut dissipée, l'homme avait disparu. Seul vestige de sa présence, une plume de
Bénou flotta quelques instants dans l'air, avant d'être engloutie par les eaux boueuses du
marécage.
Arioch: Bien, assez perdu de temps, l'heure est venue pour les
Ophiophages de plonger au coeur de la bataille !
...
Prochain chapitre: 7° L'Alliance - Au coeur de la bataille.
Mer 21 Mai - 0:34