Amazone: plus vite, plus vite !
Valkyrie: oh, c'est bon, je fais ce que je peux, mais j'arrive pas à
avancer sous ce soleil de plomb. C'est bien simple: je crame littéralement.
L'Amazone serra les dents et maudit intérieurement le teint blafard qui
caractérisait la plupart des troupes nordiques, tout particulièrement les trolls et les
valkyries.
Valkyrie: Attends, le Troll m'a filé un puissant artefact avant de partir, il m'a
dit que j'en aurai besoin. Où est-ce que je l'ai mis... Ah, le voilà. Alors..."Écran
total, plus 50 de protection contre les UVA, rééquiper toutes les heures"???
Cette fois, ce fut au tour de la Valkyrie de maudire intérieurement le Troll.
Valkyrie: Diiiiiis...
Quand elle vit le regard que lui jeta l'Amazone, elle décida que,
finalement, elle
arriverait bien toute seule à se passer de la crème dans le dos.
Amazone, s'arrêtant net: STOP ! Quelque chose ne va pas.
Elles avaient suivi les messagers occidentaux sans problème depuis la forêt.
Normalement, dans le désert, elles auraient déjà dû les rattraper. Pourtant, en haut de la
dune où elle se trouvaient, les traces s'arrêtaient net.
Valkyrie: Que se passe-t-il?
La Valkyrie était une féroce guerrière, sans doute supérieure à
l'Amazone en force pure, mais cette dernière savait mieux que quiconque
tirer profit d'un terrain et, surtout, excellait dans l'art de pister une proie.
Amazone: c'est très étrange. Soit ils se sont volatilisés, soit ils ont
appris à voler.
Valkyrie: que fait-on? peux-tu retrouver leur piste?
Amazone: Non. Mais ce n'est pas grave, je crois savoir où il vont. Si
l'on se dépêche, on pourra encore les intercepter; il nous faut trouver un moyen de
traverser rapidement ce désert.
Elle avait à peine fini sa phrase que la valkyrie se redressa et tira son épée.
Valkyrie: Halte ! Qui va-là? Ami ou ennemi?
Un Abitha enturbanné se tenait accroupi à quelques mètres d'elles. Hazimel
le berger avait tenté de s'approcher subrepticement des 2 guerrières, espérant
pouvoir leur dérober quelques précieux artefacts, mais tout ce qu'il avait trouvé était une
crème solaire dépourvue de toute valeur marchande. Dépité, il s'apprêtait à se retirer
aussi discrètement qu'il était venu, quand la Valkyrie, qui s'était retournée pour ramasser
ses Ray-Ban, l'avait aperçue et avait immédiatement dégainé son arme.
Hazimel: Du calme mesdemoiselles, je ne suis qu'un humble
marchand.
Valkyrie, avançant d'un pas: c'est ça, un humble marchand qui s'apprêtait
humblement à nous détrousser.
Elle songeait déjà à la façon dont elle allait embrocher cet importun lorsque
l'Amazone lui toucha l'épaule. Regardant dans la même direction que sa
compagne, elle vit à quelques mètres de là, abrités dans l'ombre de la dune, plusieurs
autres Abitha, adossé à un Kongamato. En temps normal, les combattre tous sur leur
terrain ne l'aurait pas dérangé; mais elles avaient une mission à accomplir, aussi, la
Valkyrie rengaina son épée.
Amazone: Nous sommes pressées, alors je vais faire court: peux-tu
nous prêter, pardon, nous louer ton Kongamato.
Une lueur de convoitise éclaira le regard d'Hazimel: fin commerçant, il savait
reconnaître une bonnes affaire quand il en voyait une.
Hazimel le Berger: c'est à dire que...c'est une amie marchande de
pizza qui me l'a offert. Si je m'en sépare, je vais encore devoir passer des heures avec
elle au téléphone.
Amazone, agacée: Suffit! Parle, quel est ton prix?
Hazimel: 2700 frags, et je vous fais grâce du hors forfait que ça va me
coûter.
Valkyrie: Non mais tu te fous de nous là??
Hazimel: Pas du tout, pas du tout, c'est le prix ma bonne dame. C'est
qu'avec le réchauffement climatique et tout ça, les marais, y en a plus des masses dans
le désert. Et moins de marais, moins de Kongamatos. Du coup, si on prend
en compte le pourcentage de chance d'attraper un Kongamato dans un
marais, ça nous donne...
5 minutes de savants calculs de probabilités plus tard, la vente fut conclue. Bien sûr,
Hazimel avait omis de mentionner que les marais, lui, il en avait plein:
normal, il y hébergeait son harem de Mamiwata. Il n'avait pas non plus
précisé qu'avec cette somme, il pourrait s'acheter une Silkis à l'hôtel des
ventes, ce qui pimenterait un peu son "deck", comme il l'appelait.
Hazimel: Voilà, laissez-le faire, il vous aidera à traverser le désert
sans encombres.
L'air mauvais, la Valkyrie et l'Amazone enfourchèrent le
Kongamato et s'envolèrent en directions des terres infernales.
...
Elfe: Tu vois, y avais pas besoin de s'inquiéter, tout s'est passé comme
Fomoire l'Ancien nous l'avais dit.
Changeling: N'empêche que sans sa bague, Elferris
l'Ancien nous aurait donné à bouffer à son Iffrit.
Elfe: Oui, mais au final, il nous a gentiment prêté un
Bénou pour nous aider à traverser le désert.
Changeling: Gentiment, tu parles, parce qu'on avait les frags récoltés
au conseil oui. Aucun de ces foutus Abitha ne filerait quoique ce soit
gratuitement, même à l'un d'entre eux.
Elfe: Ce qui compte, c'est qu'on va pouvoir demander de l'aide au
Prince Arioch maintenant. Je te rappelle qu'on a failli crever de soif parce qu'on
était à cours de chlorophylle. C'est déjà un miracle que l'on soit arrivés sains et saufs
jusqu'aux terres infernales.
Changeling: à ce propos, c'est bien beau tout ça, mais on le trouve où
le Prince des ténèbres?
Elfe: Du calme, du calme, j'allais y venir. Sortant un papier de sa
poche. Alors, selon l'Ancien, il faut trouver le repère de la
guilde des Ophiophages.
Changeling: Ah ben tout de suite, là, je suis rassuré. OU PAS. Le
problème est le même, on sait pas où ça se trouve.
Il allait ajouter quelque chose, quand un énorme Chien infernal surgit derrière
eux.
Elfe: Euh, c'est pas la tête du Bénou là?
Changeling: tu veux dire, les quelques plumes qui dépassent de ces
crocs aiguisés?
Ils échangèrent un regard. Les Elfes et les Changeling n'étaient pas de
féroces guerriers, tout au plus pouvaient-ils servir de vigie ou d'espion. Mais ils
formaient une équipe très soudés et un simple coup d'oeil échangé leur permettait de
savoir immédiatement ce que l'autre pensait. Cette pensée, ils l'exprimèrent en choeur:
Elfe et Changeling: AAAAAAAHHHHHHH
Une autre qualité des Elfes et des Changeling, sans doute la principale
raison pour laquelle ces 2 espèces n'avaient pas complètement disparu en
Occident, était leur extrême efficacité à fuir le danger: nul autre troupe
n'égalait leur vitesse dans ce domaine.
Elfe: Là, une grotte, vite, courons nous y réfugier.
L'Elfe et le Changeling s'engouffrèrent précipitamment dans la grotte.
Changeling: Ouf, je crois qu'on l'a semé...Argh, non, il est juste à
l'entrée. Maintenant on est coincés, on peut plus sortir.
Elfe: Ben on a pas le choix alors, va falloir emprunter ces escaliers.
Changeling: Hein? Quels escaliers?
Se retournant, il vit une volée de marche qui s'enfonçait dans l'obscurité du sous-sol.
Après avoir à nouveau échangé un regard, et non sans quelque appréhension, ils se
dirigèrent vers les escaliers.
Elfe: Au fait, t'as pas remarqué une inscription bizarre à l'entrée de la
grotte?
Changeling: Maintenant que tu le dis, y avais bien un truc écrit, mais
j'ai pas eu le temps de lire. Bah, ça n'a surement aucune importance. Descendons, avant
que le clebs ne décide d'entrer lui aussi dans la grotte.
Le chien infernal n'avait pourtant aucune intention de suivre nos deux
compères. Au contraire, il s'était arrêté net à l'entrée de la grotte, et contemplait une
inscription rougeoyante:
"La force n'est que l'outil de l'esprit. Toi qui entres ici, assure-toi d'avoir le
coeur pur"
Sam 12 Avr - 13:13