Petite contribution. n'hésitez point à faire des remarques et corrections.
D’un geste leste, il évita le projectile envoyé par le satyre. Accélérant sa course, il gravit la colline qui se trouvait face à lui. Son ascension sembla durer une éternité. Sans doute à cause de ses côtes cassées, sa respiration se faisait de plus en plus difficile. Il n’arrivait plus à contrôler son souffle. Chacune de ses tentatives pour reprendre une goulée d’air faisait un bruit de forge. Essayer de se dissimuler semblait maintenant dérisoire. Arrivé au sommet de la butte, il bondit néanmoins dans les taillis pour disparaître aux yeux de ses adversaires. Acculé dans la forêt, ses chances de s’en sortir se réduisaient au fil des heures.
Frigorifié, cela faisait bien longtemps qu’il avait oublié la chaleur d’un bon feu ou les bienfaits de vêtements secs. Ses souvenirs se brouillaient. Voilà déjà plusieurs semaines, qu’il survivait tant bien que mal à ses poursuivants. Mais il savait que, tôt au tard, ces derniers finiraient par le rattraper. Isolé dans ces contrées inhospitalières, ses efforts pour survivre semblaient voués à l’échec. Il ne comprenait pas toujours pas les règles qui régissaient cet univers dominé par la guerre. Quelles forces, quelles desseins poussaient ces troupes à s’entredéchirer ?
Le cri d’une colombe, perchée au dessus de lui, l’avertit de l’approche inexorable de ses adversaires. Dérapant sur le sol humide, il se releva sur ses jambes courbaturées. Cette course ne semblait pas avoir de fin. Ses réserves d’énergie commençaient à manquer, tout comme le peu d’espoir qu’il lui restait. Fuir, toujours fuir. Il commençait à être fatigué de se cacher dès qu’il apercevait une ombre ou le moindre bruit suspect.
Acculé contre un grand chêne, c’en était fait de lui. La flèche d’un centaure lui avait perforé le thorax, le clouant au passage à l’écorce dure de l’arbre. Grimaçant de douleur, il s’arrachât du tronc en pivotant le buste. Mais sa tentative lui paru bien dérisoire, lorsqu’une gargouille s’abattît sur ses épaules pour le lacérer de ses griffes. Epuisé, il s’abandonna aux coups de son adversaire, et chuta de tout son long sur le sol. Ses pensées s’étiolèrent, il perdit peu à peu conscience.
Lorsqu’il reprit ses esprits, un tapis de feuilles avait remplacé le sol humide et pierreux. Ses plaies avaient été nettoyées et bandées. Il releva la tête pour regarder ce qui l’entourait. Pendant une minute, sa vision bascula et une forte nausée le pris au ventre. Perdu, il commençait à paniquer, lorsqu’il entendit une voix lui demander : « Comment ça va, l’ami ? Reposé ? »
Finalement, il restait peut-être un peu d'espoir.